Il était une fois en Tunisie ( chapitre 4 : Hennah Hennah eh !)

Publié le par mathieu M

Chapitre 4  [ ٤ arbae’ae]: Ambiance Hennah Hennah eh !

 

Nuit torride, c'est la faute aux Numides, 
Réveil brutal, la faute à la fringale   
 

Nous dormions comme des loirs, si tant est qu’il y en ait  dans ce coin du monde, lorsque soudain, un bruit me tira de mon sommeil.

Il faut dire qu’il était bien 9 heures à Dar Nouar, mais au dessus de nous, sur le toit, des bruits étranges, des bruits de pas…

Je me levai,  enfilai mes lunettes, car ce n’est pas la taupe qui fait un bon guetteur, et regardai par la lucarne.

Un singe à l’allure plutôt humaine monta, en deux temps et trois mouvements, sur la maison d'en face où, s’affairaient déjà plusieurs de ces congénères.
Alors, je compris que les équipes de maintenance, travaillant surtout la nuit et au petit matin, changeaient les climatisations. Cela devait  être effectué avant la pleine saison imminente. 
D’ailleurs, un des seuls points négatifs de notre séjour à l’hôtel club serait certainement que les climatisations ne fonctionnaient guère, dans notre chambre et plus largement, dans notre secteur.

La direction faisait son possible pour les réparer ou les changer rapidement, mais débordée, elle nous avait même proposé de prendre une autre chambre.Cependant, il ne nous restait que trois jours à passer ici et, comme nous nous étions familiarisés à notre petite chambre et avions fait connaissance avec nos voisins,  nous décidions de rester là. Au réveil, nous remarquions toutefois que les retraités d’en face avaient, quand à eux, cédé à la proposition.

Ainsi, la chaleur et les bruits des travailleurs nous réveillèrent ce lendemain de tribulations, et nous tirant des belles images de la veille, nous ramenaient à Dar Nouar.

Et comme cette journée serait finalement l’une des seules où l’on pourrait profiter de l’hôtel club et de ses activités, puisque nous repartions dès le lendemain en expédition, mais cette fois,  pour visiter le nord via Tunis, Carthage et Sidi Bou Saïd, nous comptions en profiter pleinement. 

Après une douche rapide, nous prenions donc la direction de la Tarbouche pour un buffet copieux, non sans consulter les activités de la journée. Le programme était riche et varié.

Nous allions donc nous restaurer, pour ne pas dire nous empiffrer, demi-pension oblige, avant d’arrêter un choix.   



Aquagym, aquadance et massages, drôles de rituels de passage 

Après le petit déjeuner avec Marc et Chantal, nous nous installâmes ainsi, « piane-pianes », tranquilles, sur les transats au bord de la piscine.

Jusque là, nous n’étions pas encore assimilables à la population locale. Autrement dit, nous étions encore passablement blancs, ayant pris la précaution de ne pas trop nous exposer dans le Sud.

Aussi, après une incontournable onction de bonne graisse, anti-uv, anti-bactériologiquo-pelliculo, force 5, je plongeai dans la piscine.

Et, Isa me rejoignait à peine que les animateurs entamaient une dance endiablée autour de la piscine avec l’ensemble des pensionnaires.

En effet, la rituelle Henna, Hennah, eh….annonçait le début des activités. « Nous étions donc partis pour une dance ». Allez, prêts pour la chorégraphie !   



Bon, on l’avait entendue qu'une fois, deux jours auparavant, donc on n’était pas au top. Enfin, surtout moi.

Mais ce n’était rien à coté de ce qui arrivait.


Première activité de la journée, la gym aquatique. Y’en a qui croyait qu’on allait se reposer ?

Jambe en l’air par–ci, jambe en l’air par là, coup de poing sur la voisine de gauche, coup de tête dans Isabelle…ah bon ce n’est pas du Kung-fu ?

Ah non, on finit même par un massage de la nuque du voisin. Moi, trop chanceux, me voilà en train de me faire masser la nuque par les gros doigts de Marmoud….hum hum…Et maintenant, vous massez votre voisin de droite. Waouh, trop de chance pour ma voisine de droite  qui se permettra en plus d’aller dire à Isa qu’il faudrait qu’elle m’entraine !

Jamais contentes les « chamelles », et puis il faut dire qu’une belle jeune fille de 50 ans, ce n’est pas non plus super motivant !Allez, on avait quand même bien rigolé et la journée s’annonçait terrible !

 


La gazelle tire mieux que le Galopin, étonnant non !



Nous savions que nous ne mangerions pas le midi puisque nous étions en demi pension et on préférait profiter un max ! Aussi
, nous suivions Gaston, une sorte d’Indien d’Amérique de quelques pouces de hauteur (ne lui répétez pas) pour l’activité suivante.
Je me disais qu’il était peut être Indien, car nous poursuivions par le tir à l’arc!







Wouwouwouwowou, je tirais comme une fille ! Et Isa comme j’aurais dû tirer.
Au final, Isa plantait toutes ses flèches dans la cible, en plus, la bonne.
Moi, je visais les bottes de paille, là-bas derrière, car c’est quand même plus difficile de planter la flèche dans la paille au loin, que dans les points.
Non mais, on n’est pas de petits joueurs nous ! On ne fait pas dans la facilité. Et puis, on ne va pas se faire emmer….par des gonzesses quand même ! On les écouterait qu'elles nous donneraient bientôt des leçons et nous enverraient chercher leures flêches.
Bon, le tir à l’arc, ce n’est pas terrible en fait. Et dire que j’aurais pu choisir le foot de plage !
En parlant de la plage, nous allions de ce pas la tester.


Seules sur le sable, les yeux dans l'eau, ... nous croisions un vendeur de (magiques) chameaux.

Ca valait le détour !
Par un chemin sur le sable, habrité de portiques, nous pouvions accéder à la mer toute proche. Nous nous prélasssions donc bientôt sur la  partie privative de l’étendue de sable fin réservée aux hôtes de Dar Naouar.
Des transats abrités par de sympathiques parasols cocos nous accueillirent. Rapidement, nous sommes bien sûr allés gouter l’eau et faire quelques brasses, avant de finir sur un canoë, gracieusement mis à notre disposition.
Et après quelques coups de rames hasardeux,  nous repartions bronzés, retrouvant la compagnie de Marc et Chantal profitant également de la plage.
Plus exactement, nous les trouvions en grande discussion avec un marchant ambulant de babioles pseudo-artisanales tels les cendriers en terres cuites, les chameaux magiques….

Ce fut l’occasion pour nous, de mieux appréhender l’humour locale, de nous intéresser à la langue du coin et pour Isabelle de recevoir un joli compliment.
En effet, les marchands ont la drôle d’habitude d’appeler les femmes par le sobriquet de « gazelles », connu également chez nous.
Aussi, celui-ci me lança, en parlant d’Isa, et sans  désespérer de me vendre n’importe quoi :

« Toi, tu es avec une belle gazelle ! Ici, on dit qu'il y’a deux sortes de femelles : les gazelles et  les gasoils ! Tu vois là-bas le gasoil…  Toi, tu es vraiment avec une belle gazelle ! »

J’étais d’accord avec lui mais il ne m’a rien vendu ! Pas de chance, pour celui-ci d’être tombé sur le renard et la gazelle qui savent bien que tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute.

 

D’ailleurs, sur ce compliment, pas tout à fait désintéressé, nous quittions la plage pour aller prendre un cours d’Arabe ! Eh oui, nous partions demain au Souk et j’espérais bien apprendre quelques petits trucs pour marchander un peu.


Résumé d'une leçon d'arabe au café Maure : Chicha ! Narguile !  

Nous rejoignons donc le café Maure pour un cours intense de la langue des Tahar Ben jeloun,
Amin Malhouf, Khalil Gibran et autres écrivains du Maghreb…
Là, sans quiproquo, nous avons vite compris que nous allions en rester à la version traduite des romans et que nous nous contenterions du Français pour négocier.
Après quelques bredouillements et rahma,loufa, …et je ne sais quoi, j’oubliai mon incompréhension dans quelques vagues fumées de Narguile.
Je gardai toutefois en mémoire une jolie expression arabe, ayant un plus d’allure que l’histoire de la « gazelle et du gasoil », à savoir que « la vie est un désert dont la femme et le chameau ».

 



Quittant le cours, Isa et moi, nous repartîmes, pour prendre quelques photos souvenirs de la plage que nous n’aurions peut être pas le temps de revoir, non sans passer donner le bonjour au gardien de chameaux tout proche.
Quelques minutes plus tard, nous reprenions une place sur les transats pour l’apéro.






Coktail, Tarbouche et place au Roi ( Lion)


Eh oui, Chantal et Marc, ayant optés pour la formule « all inclusive » (tout compris), nous proposèrent de nous ramener le cocktail de la  maison. Et un Dar Naouar, pour les tribulations dans le grand Sud !
A
près quoi, nous repartions pour la Tarbouche,  repas du soir oblige.
En entrant, j’avoue que j’étais un peu déçu. En effet, les boissons n’étant pas comprises dans notre formule, nous avions toutefois droit à l’eau.
Or, la direction venait de décider de la supprimer. Plus aucune eau sans supplément ! Grande folie.
Il semblait que cela avait été décidé suite à des problèmes survenus lors de notre séjour dans le grand Sud. Une réception importante avait été organisée pour « la journée de la jeunesse » où semble-il un ministre, ou quelqu’un très proche du pouvoir, avait réservé une partie de l’hôtel.Cela avait laissé des traces. Dégradations et gâchis étaient à déplorer ci et là.
La situation était redevenue normale à notre retour mais les mauvais comportements de ces nababs  nous valaient quelques restrictions de l’intendant !
Enfin, un mal ne vient jamais seul et même parfois est-il accompagné d’un bien.

Marc et Chantal, nous redonnant le sourire, accompagnèrent leurs blagues d’un petit rosé rouxiné dans le quartier du « all inclusives ». Dans la bonne humeur, on ripaillerait donc en buvant à l’œil,  attablés avec la plupart de nos voisines de palier.

Vers 22h, il faillait cependant quitter la Tarbouche ! Le chef était cuit ! Et puis l’heure du spectacle approchait.

Après le classique « bingo » et une énième danse «  hennah, hennah, eh », comme tous les mercredis, un nouveau grand show, devait se tenir dans le théâtre.
Et même si nous devions nous lever tôt le lendemain, nous ne voulions le rater pour rien au monde.

Nous nous dépêchions donc de gagner les tribunes pour assister à la comédie musicale  « Le roi lion ». Le théâtre était vraiment un lieu particulièrement bien conçu et la mise en scène utilisait bien cet atout.
Aussi, nous assistions à une représentation mémorable par la beauté des costumes, le jeu de scène des intervenants et la créativité du metteur en scène.
Ce qui était le plus incroyable, c’est de voir les animateurs, le jour, danseurs la nuit, et quels danseurs ! Il fallait voir Gaston, l’Indien, en hyène tournoyante !

Seul petit bémol peut être, c’était en version anglaise et perso je n’ai pas tout compris.
Entre la fatigue, l’Arabe appris l’après-midi, je n’étais plus en état de comprendre un Anglais mal restitué par des baffs mals réglées. 

Un peu avant la fin de la représentation, h.s., nous décidâmes donc de rentrer, préparer l’excursion de demain et nous coucher.

  

Publié dans voyages

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M
Salam!<br /> <br /> Bienvenue dans ma communauté Voyage Destination Evasion! Merci pour le récit de votre voyage en Tunisie!
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