Il était une fois en Tunisie (chapitre 5 : Bienvenue chez les ch’tinusiens : voyage à Tunis-Carthage-Sidi Bousaid )

Publié le par mathieu M

Chapitre 5 [٥  khamsae]: Bienvenue chez les ch’tinusiens : voyage à Tunis-Carthage-Sidi Bousaid

 

Départ pour Tunis et "philosophie du délice" !

« Tes souvenirs se voilent   
Ca fait comme une éclipse
Une nuit pleine d'étoiles
Sur le port de Tunis
Le vent de l'éventail
De ton grand-père assis
Au Café des Délices

Yalil yalil abibi yalil, yalil yalil abibi yalil
Yalil yalil abibi yalil, yalil yalil (abibi) yalil »




Je ne saurais dire aujourd’hui si la nuit avait été pleine d’étoiles mais l’un des buts avoués de ce jour serait de traverser Tunis, Carthage et Sidi Bou Saïd en faisant un petit détour par ce café apparemment cher à Patrick Bruel.



Une fois de plus, nous nous étions donc levés relativement tôt et assiégèrent la Tarbouche ouverte à notre seule attention.Nous constatâmes immédiatement qu’à la différence de l’expédition dans le "Grand Sud", de nombreux touristes de l’hôtel s’étaient laissés tenter par celle-ci.

Il est vrai qu’elle était relativement moins chère (35 euros au lieu de 100 Euros pour le grand Sud) et qu’elle ne durait qu’une journée. Pour notre part, avec cette excursion et celle du grand Sud, nous aurions tout de même dépensé la bagatelle de 135 euros. C'était tout de même un peu plus que ce que nous avions prévu au départ, lorsque nous réservions notre voyage, en demi pension, pris en dernière minute à 296 euros par personne, et comptions alors voyager pour pas cher.  

Et bien, comme quoi les voyages forment bien la jeunesse, il semble que le soleil de Tunisie nous fît concevoir les choses autrement.
Nous avions résolument choisi de reléguer au second plan  notre philosophie «  un esprit sain,  dans un budget maîtrisé » pour adopter celle de mon ami François Lecomte, dans ces grandes heures, que l’on résume généralement par le précepte « fais-toi plaisir, Mathias ».
Les dinars en poche, la soif de découvertes dans l’estomac, nous progressions donc bientôt avec l’équipage Dar Naouar  vers le soleil de Tunis.



Tunis, c'est le souk sur la porte de France !





Un bref passage par la Marsa, petite commune huppée du bord de mer, jouxtant notre hôtel, et nous fûmes bientôt déposés devant l’ambassade de France à
Tunis, avenue Bourguiba.
Un reflexe, je m’assurai que j’avais bien mes papiers ? Oui, j’avais bien ma carte en règle.



Alors, il était temps  de profiter d’un quartier libre d’une heure pour faire le
Souk tout proche dont on nous indiquait l’entrée, sur la place de la porte de France.
L’entrée, dis-je, car une sortie, on ne nous promettait pas qu’il y en ait une.
Une fois dans le souk, où l’on comprend bien que « c’est le souk »,  ou ma chambre d’adolescent pas très bien rangée sur des milliers de mètres carrés ; il  fallait donc mieux ne pas se perdre, ni perdre l'entrée, qui serait également la sortie, et peut-être la seule.

Nous contemplâmes tout de même la
porte de France, dîte aussi porte de la mer, non sans admirer le superbe de la police Tunisienne.

Au beau milieu de la place, un super panier à salade, genre estafette ronde à grillage comme on en fait plus en France depuis, allez, 20 ans pour ne pas être trop méchant,  sécurisait l’endroit.
Un petit cliché et nous nous enfilâmes dans la rue principale du bazar.

Il faut dire que je fus légèrement déçu de voir à quel point cela pouvait ressembler à nos puces telles qu’on en trouve à Saint Ouen, à Vanves où à Montreuil, même si la dimension n’est pas comparable.
Sans se laisser attirer par les rabatteurs de tout acabit, nous chinions, négociant un service à thé par ci, un fez par là, ou encore des charbons pour ma Chicha.
Les produits proposés étaient rédhibitoires et nous n’osions pas vraiment quitter la rue principale, droite comme un i.
D’ailleurs, il était déjà tard, long que j’avais été pour négocier un rabais de trois sous, ou plutôt trois dinars, sur nos six verres à thé.
Nous reprîmes donc le chemin du car. Il devait nous emporter dans un restaurant tout proche.Nous n’épiloguerons pas sur le repas, servi, non loin et rapidement dans un établissement de qualité moyenne. Un couscous « fellah », un trentième de pastèque et nous voilà mis à la porte, enfin presque.
Nous nous dégourdissions un peu les jambes quand le car vint nous prendre pour l’étape suivante : « le musée national du Bardo ».



Au musée du Bardo, ah si Virgile avait connu la photo ! 

Historiquo-géographiquement, de Bardo, je n’aurais pu que dire, heu…Brigitte, sexe symbole et égérie des années 50 -60, pseudo chanteuse un temps compagne de Gainsbourg, dîte BB…

Et encore, ça s’écrit Bardot.

Eh bien, apprenons (ne faîtes pas les pseudo-sachants tout) qu’il y a une ville du nom de Bardo en Tunisie.  Aussi, outre qu’il s’agit d’une ville institutionnellement importante, puisqu’elle abrite le parlement bicaméral (soyons fou) tunisien ; historiquement, ce fut par un certain traité du Bardo que la Tunisie était devenue protectorat Français en 1881.

Enfin, nous n’étions ni venus voire de jolies femmes, ni des hommes avides de pouvoirs et encore moins pour nous prendre la tête avec des dates, des traités ou des colons furent-ils Turcs, britanniques ou même Français.

Non, nous venions voire le célèbre musée nationale, fort de je ne sais combien de mosaïques.
Nous avions bien fait ! Non vraiment, il faisait super beau.

J’ai bien apprécié le rez-de-chaussé consacré aux toilettes. Ce n’est certainement pas ce qu’il y avait de mieux à visiter, mais je voudrais bien vous y voire vous. Nous étions plusieurs groupes de touristes, entassés dans des petites salles donnant toutes plein Sud. En effet, elles ne pouvaient être orientées que dans ce sens pour qu’il y fasse aussi chaud.

Je n’ai pu suivre la visite. Je m’écroulai sous la chaleur !

Finalement, après un bref rafraîchissement dans les toilettes. Je fis donc, en solo, mon petit itinéraire avec mes grandes explications.Je n’ai donc pas seulement visité que les trois œuvres majeures, comme tous les touristes,  acculés à même les mosaïques et rincés par les guides.

Moi, j’ai parcouru tous les étages, et même une sorte de cagibi en travaux dans le sous sol où il était inscrit « salle en restauration, accès interdit ».

Vous comprendrez qu’en expert avisé, je vous laisse vous référer au lien suivant pour en savoir plus sur les trésors que le musée renferme.

Cela m’a un peu fait penser, toutes proportions gardées, mais pour le côté historique et la disposition, à notre musée Carnavalet de Paris.



Enfin, moi qui ai pu un temps être intéressé par la civilisation romaine, je ne cracherai pas notamment sur les superbes mosaïques, sans pour autant que le souvenir  de « 
Virgile écoutant Clio et Melpomène »  n’attise mes muses.















Un petit bourre-pif dans Auguste, pendant qu’un guide expliquait qu’en fait, les statues d’empereurs ont des têtes interchangeables, ce qui s’avérait pratique lorsqu’on changeait d’empereur. Il suffisait alors de ne refaire que la tête.

Et déjà, le chauffeur de bus sonnait le rappel.

Une bouteille d’eau et nous continuions sur Carthage (lien ville actuelle).

 




Adieu Bardo, bonjour Hannibal !

 

_"Cartago delenda est ! Cartago…." entendais-je encore reprendre Mr Cirier, l’un de mes professeurs de latin, paraphrasant l'orateur au Pois Chiche (  Marcus Tullius Cicero). 

En effet, nous arrivions sur les vestiges de Carthage, l’antique capitale punique, par un jardin ombragé et de toute beauté.

Là, on nous indiqua comment une ville romaine d’ampleur modeste avait été construite sur la ville carthaginoise détruite.
Puis après quelques explications sur les rites locaux, et plus particulièrement sur les rites de passages, nous allions du coté des thermes d’Antonin.

Nous fûmes sur le c….En effet, une grande partie du monument est encore debout et assez bien conservée et l’on se rend vraiment compte à quel point le génie technique romain était grand. Un peu d’eau et l'on aurait bien pris un bain.

Bon, le guide nous rappela quand même que ce n’était pas tout à fait accessible à la "vile multitude". M’enfin, un petit bain par cette chaleur, on peut quand même rêver, non.

Petit détail intéressant, il s’agissait de termes mixtes :  enfin un coté pour les hommes et, un pour les femmes. Il me semblait que ce n’était réservé qu’aux hommes.

D’ailleurs, il nous précisa même que, si les termes étaient surtout un lieu de rencontres et d’échanges, où l’on parlait volontier politique, on trouvait aussi pas mal de femmes dans le quartier des hommes,   perdues,  enfin pas tout à fait, mais exerçant surtout le « plus vieux métier du monde ».

Après une visite instructive et au-delà de mes attentes, nous reprenions le car alors que j’emmenai avec moi un petit souvenir dans le «  carnet de voyage en Tunisie » de Maupassant. Cela ferait un petit cadeau pour le papa.

 
Sidi Bou Saïd ! au paradis bleu, le diable s'habille en cafetier blanc :


Dernière étape, direction

On a tous déjà entendu parler de Sidi Brahim mais je n’avais jamais entendu le nom de son cousin.

Pourtant, nous nous y arrêtions, en bas d’une côte impressionnante à cette heure de la journée et à cette étape du parcours.
Face à nous, une porte bleue sur un gîte blanc.
Derrière nous, des volets bleus sur fond blanc.
Au dessus de nous, des nuages blancs sur fond bleu. Tiens,  Apollon aurait-il dérogé au règlement d’urbanisme ?
Enfin, il faut admettre que la ville n’a pas usurpé son renom de Paradis Bleu.
Aussi, quand on nous mis en marche pour grimper sur la ville haute, personne ne rechigna.

Dans le rang, une rumeur grandissait. Il semblait que nous faisions route vers le Café des Nattes et le Café des Délices.De peur de manquer de temps, nous forcions donc même la marche, passant rapidement sur les rues pavées où des marchands présentaient de belles poteries.

Puis après un bref passage dans une ruelle pour apprécier la porte de la maison de l’ambassadeur d’Allemagne, je vous en prie, on arriva à un petit portique. 

Là, la vue était superbe.

Depuis le sommet de la falaise, nous pouvions la descendre par des chemins aménagés en terrasse. En contrebas, la mer rejoignait au  loin le ciel et comme pour faire contraste dans toutes ces nuances de bleus, un port de plaisance, aux allures de petit Saint tropez, arborait de fiers yachts batant pavillons «  Paradis du Luxe ».


Sur le portique, une petite affichette proposait  les boissons des deux fameux cafés suspendus là, à des prix relativement accessibles.

Nous n’allions donc pas nous priver d’un petit thé à la menthe au Café des Délices.

Et bientôt,  tentant de nous rappeler les couplets de la chanson de Patrick « Tes souvenirs se voilent … », nous apprécions le cadre, faisant connaissance avec une sorte d’écrivaine cise là et partageant notre banquette.

« Tout allait pour le mieux dans le meilleur des monde » eut dit Pangloss.Nous étions bien candide. Et, semble –t-il, l’hôte ne fut pas dupe.
Il nous apporta bientôt l’addition. Salée, l’addition ! L’ensemble des prix avaient été multipliés par deux. Le thé sans pignon fut compté comme un thé aux pignons alors que l’assiette de gourmandises, en apparence gratuite,  fut facturée huit dinars.

Le mécontentement se fit entendre.En effet, le prix d’un coca était affiché deux dinars et on nous en faisant payer quatre.Notre guide demanda une explication.
Le serveur expliqua alors que c’était des boissons importées.
Boissons importées, marquées en Arabe ? Il se foutait de nous !

Enfin, le guide s’emporta et la conversation nous échappa un peu, faute d’une bonne connaissance de la langue locale. Mais rien n’y fit, il fallu payer.

Le patron du bar eut même l’arrogance de nous dire que si Patrick était connu, c’était grâce au bar et non l’inverse.Arf, nous partions malheureux de voire, un si joli établissement entre les mains d’un si mauvais bougre.Après le rêve, un peu de désenchantement.Le guide s’en voulait un peu de nous y avoir emmené car ce n’était pas prévu au programme et il n’avait jamais eu de problème auparavant.Il aurait d'ailleurs signalé cette pratique abusive à l’agence de voyage et aux autorités.On ne sait pas si cela aura des répercussions.


Je dépassai tout ça. Cela n'allait pas tout gacher même si cela faisait un peu d'ombre au tableau. 
Puis, pour ma part, j’avais seulement pris un thé à la menthe simple (2 dinars), ayant eu la présence d’esprit de demander à ce qu’on me retire les pignons (supplément d’un dinar alors qu’ils sont habituellement offerts), et nous n’avions rien pris de plus.

Le cadre valait le coup d’œil, et je restai heureux de m’être attardé ici un instant pour partager avec Isa un instant magique.

Nous redescendions bientôt, dissertant encore un peu sur le café et les pratiques des commerçants, puis répriment le bus pour Dar Naouar.

 Nous arrivions rapidement, et eûmes juste le temps de faire un saut à la Tarbouche pour nous enfiler un copieux déjeuner. Après cela, et malgré la fatigue, nous nous installions dans le théâtre. Bingo, Hennah, hennah, he,... puis spectacle.

Ce soir, des scènes utilisant les talents des jeunes touristes du club avaient été préparées.
Bien que ce fût relativement surprenant, nous partîmes bientôt nous coucher, car nous étions rincés de fatigue.
Le lendemain serait le dernier jour. Eh oui, déjà.   

 

  

Publié dans voyages

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D
Important quand même de visiter le nord de la Tunisie <br /> Vous avez bien fait de vous inscrire aux excursions<br /> car c'est comme ça qu'on connait vraiment un pays étranger ...<br /> Des piscines on en a en France mais bien sur pas avec cettte chaleur auquelle vous aviez l'air de vous y etre bien habitués<br /> <br /> c'es tsur une semaine c'est court ...
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